Appel à rassemblement le mardi 8 juillet à la Place des Nations
La société civile palestinienne et les organisations de solidarité du monde entier condamnent fermement le partenariat honteux de l’Union internationale des télécommunications (UIT) des Nations unies avec les géants du secteur de la technologie, dans le cadre de son sommet intitulé « AI for Good » (L’IA au service du bien). Parmi ces derniers, Microsoft, Amazon, Google, Cisco, Oracle et IBM, en particulier, se rendent complices des crimes d’apartheid et de génocide en fournissant une infrastructure cloud et des technologies d’IA au ministère israélien de la Défense.
Ces entreprises partenaires de l’ONU constituent le pilier technologique de l’occupation illégale et du régime d’apartheid d’Israël. Elles vendent des technologies d’intelligence artificielle et de cloud non réglementées, ouvertement utilisées par les forces d’occupation israéliennes pour perpétrer un génocide dans la bande de Gaza illégalement occupée et assiégée. Le fait que l’ONU célèbre « AI for Good » avec de telles entreprises est l’aboutissement de décennies de mainmise agressive des entreprises sur les institutions et les mécanismes réglementaires de l’ONU. Qualifier les objectifs de l’IA, tels que les voient ces entreprises, comme étant « au service du bien » revient à blanchir leur implication dans la colonisation numérique, notamment la surveillance de masse et la manipulation non autorisée des données personnelles.
Nous appelons à une pression mondiale sur l’ONU et ses États membres afin qu’ils :
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Mettent fin au partenariat de l’ONU avec ces géants de la tech et d’autres complices dans le cadre de ce sommet et ouvrent le sommet à des analyses critiques de l’IA, en particulier par des représentants crédibles des communautés les plus touchées par son utilisation non réglementée dans la commission de crimes internationaux ; et désignent les technologies d’IA et de cloud comme étant à double usage, compte tenu de leur utilisation avérée dans l’agression militaire, le nettoyage ethnique et les attaques génocidaires d’Israël contre les Palestinien·nes ;
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Annulent dès que possible tous les contrats de l’ONU avec Microsoft, Amazon, Google, Cisco, Oracle, Palantir et IBM ; mettent fin à toutes les relations avec les entreprises impliquées dans de graves violations des droits humains, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité ou de génocide partout où des alternatives viables existent ; et faire en sorte d’exclure ces entreprises complices de tous les futurs contrats de l’ONU en adoptant une politique d’approvisionnement éthique solide, conforme au droit international ;
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Exigent que le Secrétaire général des Nations unies ouvre une enquête sur la mainmise des entreprises sur l’ONU et ne collabore pas avec les bureaux des affaires onusiennes de Microsoft à Genève et à New York, étant donné que Microsoft fournit sciemment à Israël des technologies personnalisées, notamment l’IA, qui lui permettent de commettre ces crimes.
Les partenaires technologiques de l’ONU, Microsoft, Amazon, Google, Cisco, Oracle, Palantir et IBM, contreviennent sciemment et de manière persistante à leurs responsabilités en vertu des principes directeurs des Nations Unies relatifs aux droits humains et du Guide du PNUD sur le renforcement de la diligence raisonnable en matière de droits humains pour les entreprises dans les contextes de conflit, tout en exacerbant les violations du droit international humanitaire, du droit international des droits humains et même du code de conduite des fournisseurs de l’ONU. Outre leur implication dans ces crimes, les sponsors du secteur de la tech de cette conférence des Nations Unies ont été dénoncés pour avoir permis le génocide « plausible » de 2.3 millions de Palestinien·nes à Gaza par Israël, tel que déterminé par la Cour internationale de justice (CIJ) en janvier 2024, ainsi que son occupation illégale et son apartheid, tels que jugés par la CIJ en juillet 2024.
Tous les États et l’ONU ont l’obligation légale de mettre fin à cette complicité flagrante des entreprises dans les crimes internationaux. En passant des contrats avec elles, en acceptant leurs parrainages ou en leur offrant des tribunes, l’ONU trahit sa mission, qui est de défendre la paix et la justice dans le monde et de garantir le respect du droit international et des conventions et institutions des Nations unies.
Conformément à l’article III de la Convention sur le génocide, la complicité dans un génocide est aussi punissable que le fait de commettre directement un génocide, ce qui rend les entreprises complices, ainsi que leurs dirigeants et administrateurs, pénalement responsables d’avoir aidé l’État qui le commet. En l’absence de réglementation de l’IA et des technologies de cloud, l’ONU et ses États membres permettent aux géants de la tech de développer des applications illégales de ces technologies qui permettent de commettre de graves violations des droits humains, en particulier dans le Sud global.
L’ONU et ses 193 États membres se sont déjà engagés à mettre en place des cadres juridiques réglementaires pour une IA éthique dans le pacte historique de 2024 pour l’avenir, le Pacte mondial pour le numérique et la Déclaration sur les générations futures. Le pacte stipule « nous nous engageons à promouvoir des approches équitables et inclusives pour tirer parti des avantages de l’intelligence artificielle et atténuer les risques, dans le plein respect du droit international, y compris les droits humains, et en tenant compte d’autres cadres pertinents tels que la Recommandation sur l’Ethique de l’Intelligence Artificielle de l’Organisation des Nations unies pour l’Education, la Science et la Culture. » Nous exigeons que l’ONU respecte cet engagement.
L’impact de l’IA sur les droits humains ne se limite pas aux Palestinien·nes, qui sont des « cobayes » des technologies militarisées exportées dans le monde entier ainsi que des survivant·es du génocide perpétré par Israël avec l’aide de l’IA. Le traitement infligé aux Palestinien·nes aujourd’hui présage le futur catastrophique de l’IA militarisée.
Avec ses applications civiles et militaires, l’IA est à l’avant-garde d’un changement significatif dans le développement des armes et présente des risques pour la paix internationale, la sécurité et les droits humains. Il est urgent, pour les droits humains et la poursuite de la justice et de la paix à l’échelle mondiale, de s’attaquer aux abus flagrants de l’IA militarisée et des technologies de cloud non réglementées, ainsi qu’à la possible mainmise des oligarchies technologiques sur l’ONU.
Source: BDS National Committe
Dénonçons tous et toutes l’utilisation de l’IA pour les crimes de guerre !
Halte au partenariat de l’ONU avec les complices du génocide et de l’apartheid !
RDV mardi 8 juillet 2025, 18h, Place des Nations
Aucune forme de discrimination et de racisme ne sera tolérée, y compris l’antisémitisme et l’islamophobie