BDS Suisse - Bilan de l'année 2017

2017 : Campagnes créatives et résistance contre les tentatives de diffamation

En 2017, la surprise est arrivée à Noël: la célèbre chanteuse de pop Lorde a annulé son concert à Tel Aviv après que deux activistes néo-zélandais aient attiré son attention sur les injustices subies par les Palestinien•nes. C’est là une conclusion appropriée pour une année au cours de laquelle le mouvement mondial de boycott, de désinvestissement et de sanctions (BDS) a continué à se développer et où des artistes, des consommateur•trices, des universitaires, des syndicats, des partis et bien d'autres groupes se sont joints à l'appel en faveur de la fin de l'apartheid en Israël, des expulsions et de l'occupation. Par-delà du monde, de nombreuses campagnes créatives ont ainsi été lancées, comme le montre l'aperçu pour 2017.

Cependant, le gouvernement israélien renforce ses tentatives de criminaliser BDS. Il est interdit aux membres de 20 groupes associés à ce mouvement d'entrer en Israël/Palestine. Israël s’attaque ainsi davantage aux droits démocratiques, tentant d’isoler les Palestinien•nes de leurs partisans partout dans le monde. Mais les opposant•es à la campagne BDS peinent une fois de plus à saisir le caractère du mouvement, à savoir que les campagnes sont menées essentiellement par des activistes de base qui refusent d'acheter des produits israéliens et protestent contre la coopération avec les profiteurs de l'occupation; par des musicien•nes qui annulent leurs concerts à Tel Aviv et par des étudiant•es qui font campagne contre la coopération avec les universités israéliennes.

BDS Suisse : Coordination et travail de fond

En Suisse également, les campagnes BDS sont soutenues par de nombreux individus et groupes qui préparent des activités locales ou participent à des actions. L’année 2017 nous a montré que la pression peut aussi s'accumuler en Suisse. Avec succès!

Au printemps, des pommes de terre israéliennes portant l'étiquette Bourgeon de Bio Suisse sont apparues sur le marché. BDS Suisse a entamé des discussions avec Bio Suisse, exigeant de celui-ci qu’il reconsidère la certification des produits israéliens tant que la discrimination systématique à l’égard des Palestinien•nes dans l'utilisation de l'eau et de la terre en Israël/Palestine se poursuit.
A l'occasion d'une représentation de Batsheva à Genève en décembre, le collectif genevois BDS a souligné le rôle de cette compagnie de danse dans la stratégie de blanchiment d'Israël : ce n’est pas par hasard que le ministère israélien de la Culture avait félicité Batsheva d’être « peut-être l'ambassadrice mondiale la plus célèbre de la culture israélienne ».
Avec une campagne de cartes postales en automne, BDS Suisse a attiré l'attention sur les conditions discriminatoires de la culture de dattes en Israël. Les activistes ont envoyé d'innombrables cartes à Migros, Coop et Bio Suisse en exigeant que les dates israéliennes soient retirées de l'assortiment. Un grand merci à tous ceux/celles qui ont envoyé une carte !
En novembre, BDS Suisse a critiqué le fait que l’Association Transports et Environnement – ATE reprenne in extenso des publicités pour Sodastream. Cette société israélienne a eu pendant des années son siège dans le territoire palestinien occupé et profite de la discrimination de la population palestinienne dans le Naqab/Néguev. De plus, il contribue activement à banaliser la politique israélienne. Après l'intervention d’activistes, dont plusieurs membres de l’ATE, cette dernière a mis fin à la promotion et a qualifié la collaboration avec Sodastream d' « action ponctuelle ».

Pour réussir, les campagnes doivent être coordonnées. Des représentants de différents groupes et individus s’organisent sous l'égide de BDS Suisse et échangent des informations lors de réunions régulières. La défense contre les tentatives de délégitimation par les forces pro-israéliennes doit également être préparée et systématiquement abordée. Une initiative des milieux de l'UDC, qui visait à associer la campagne BDS avec l'antisémitisme et le terrorisme, a heureusement été amendée par le Parlement suisse en 2017. En 2018, BDS Suisse se consacrera sans doute aussie à la défense des droits démocratiques et de la légitimité du mouvement. Cela implique également de débattre sur la manière de contrer les fausses accusations d'antisémitisme et de réagir systématiquement aux tentatives de diffamation qui pourraient être observées dans certains médias.

Mais l’essentiel de notre travail continue de se centrer sur les droits des Palestinien•nes. C’est en défendant le principe d'égalité, en combattant le racisme et en promouvant les droits humains partout où c’est nécessaire et en mettant en avant ces principes dans nos actions et auprès de nos partenaires que nous défendrons le mieux la campagne BDS. Nos objectifs sont clairs :

Mettre fin à l’occupation et à la colonisation de toutes les terres arabes en Israël/Palestine et démanteler le Mur
Reconnaître les droits fondamentaux des citoyen•nes arabo-palestiniens d’Israël à une égalité absolue; et
Respecter, protéger et favoriser les droits des réfugié•es palestinien•nes à revenir dans leurs maisons et propriétés comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU.

2018: Sous le signe de l'eau

La répartition discriminatoire des terres et de l'eau en Israël/Palestine est une thématique transversale qui a été fréquemment soulevée au cours de l'année écoulée. Au vu de l'urgence d'une répartition équitable des ressources, BDS Suisse a décidé de faire de la question de l'eau une priorité pour 2018. Vous pouvez donc vous attendre à recevoir des informations sur le sujet et des actions concernant Sodastream, AHAVA, Eden, etc.

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