Oui à l’initiative contre le commerce de guerre

Alors que la pandémie continue de ravager la planète, l’industrie de l’armement, elle, se porte à merveille. Pendant les premiers trois trimestres de 2020, les entreprises suisses ont exporté pour 690 millions de francs de matériel de guerre. En 2019, le montant pour la même période était 500 millions.

Une raison de plus pour que BDS, ainsi qu’une quarantaine d’autre organisations, soutiennent l’initiative contre le financement du commerce de guerre. L’initiative demande que la Banque Nationale Suisse, les caisses de pensions, AVS / AI, etc., ne puissent plus financer les compagnies (suisses ou autres) qui réalisent plus de 5% de leur chiffre d’affaires annuel avec ce matériel de guerre. Selon Guy Parmelin, ministre de l’économie, nous devrions penser aux juteux retours sur des investissements dans ce matériel de guerre au lieu d’être utopistes. Il déclare que l’acceptation d’une telle initiative menacerait toute l’économie suisse. Vraiment ?

Qui veut financer les industries de la mort ?

Une question fondamentale se pose : est-ce que nous, habitant·e·s de la Suisse, voulons vraiment financer des entreprises mortifères, des centrales nucléaires et les énergies fossiles ? Est-ce que nous voulons vraiment être complices de guerres menées contre les populations les plus démunies ? Le nombre de conflits armés dans le monde augmente ; la vente des armes explose. Mais il n’y a guère de résolution. La force brute n’a jamais apporté la justice, la liberté ou l’égalité.

Les Palestinien·ne·s sont particulièrement touché·e·s par ce commerce de guerre car ils/elles servent à la fois de cibles et de cobayes de ce commerce. Après les différentes attaques sur la population civile à Gaza, la compagnie d’armement israélienne ELBIT a vu une augmentation dans ses ventes. Néanmoins, la Suisse entretient des relations étroites avec l’armée israélienne, et des partenariats ont été renforcés ces dernières années, notamment par l'achat de drones ELBIT.

Le mouvement BDS relaye les demandes de la société civile palestinienne pour la liberté, l’égalité et la justice. Mais BDS est également concerné par la lutte pour ces droits démocratiques ailleurs. Aujourd’hui la crise sanitaire dans le monde a mis en évidence l’inégalité sociale, le racisme structurel et le désastre écologique. Soit nous nous dirigeons vers un agenda plus humain – plus social, avec davantage de soutien social, de soins médicaux, d'éducation – soit nous poursuivons notre course pour intensifier la destruction environnementale et augmenter le nombre de conflits et des guerres sans fin.